ANATOMIE
DES ARAIGNEES :
VINGT-CINQ ANS
DE RECHERCHES
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INTRODUCTION |
Depuis,
elles ont été fort heureusement comblées
dans
le domaine des organes
sensoriels, de l’équipement
glandulaire et de la
gamétogénèse.
Au cours de cette dernière apparait
une structure unique du flagelle des spermatozoïdes.Il
renferme
en effet un triplet
axonématique axial (Fig.1,2), assezexceptionnel
pour
représenter un caractère dérivé
propre aux Araneides et
qui aurait du être pris en compte dans
la "Classification phylogénétique du Vivant" (Lecointre
& Le Guyader, 2001).
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Fig.1- Pholcus
phalangioides, spermatozoïde |
Fig.2 - Leptoneta
microphthalma, spermatozoïde |
Cp, capsule - M, mitochondries -Ta ou T, triplet
axonématique dans l'axe du flagelle pelotonné. (© photo A.Lopez M.E.T.) |
En
ce qui concerne l'équipement glandulaire, son
intérêt a été longtemps axé sur les glandes venimeuses et séricigènes
“classiques”. Maisl'attention doit
être aussi
attirée sur des
variations surprenantes des
mêmes glandes et sur des organes
sécréteurs d’une étonnante
diversité, qui interviennent souvent dans la biologie sexuelle
et
(ou) sont souvent une source
probable de phéromones
(Lopez, 1986; Lopez,1987).
Ces
organes sont, pour la
plupart, pairs, symétriques et manifestement
métamérisés, certains d’entre eux soulignant par
leur seule présence l’origine appendiculaire, jusqu’alors
discutée, de certaines parties du corps des Aranéides.
Des structures sensorielles (sensilles) leur sont parfois
associées (pédicule,
orifice génital).
Leurs coupes histologiques, complétées par la
microscopie électronique à balayage (MEB) et surtout,
lorsqu’elle a été possible, leur étude
ultrastructurale
(microscopie électronique
à transmission : MET)
ont montré qu’ils comportent tous des cellules d’aspect
glandulaire,
les adénocytes, qu’une sécrétion
en grains y est
effectivementélaborée par du
reticulum et
l’appareil de Golgi (dictyosomes). Ils se
rattachent à trois
catégories
distinctes inspirées,
pour deux d’entre
elles, par la
terminologie et la classification des entomologistes (Noirot et
Quennedey 1974, 1991 :
Schémas
1,2).
Schéma 1-
Adénocyte d' Insecte
classe 1 |
Schéma
2 - Adénocyte d' Insecte classe 3 |
C,
cuticule -D, canalicule excréteur -Dc, cellule canaliculaire -
N, noyau - Mv, microvilli -
T, "appareil terminal"
(D'après Noirot &
Quennedey, modifié)
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►
Dans une première
catégorie, dite classe 1
(Schéma 1), les adénocytes ont une disposition
“ palissadique ” compacte,
possèdent des microvillosités
apicales (Mv),
ne présentent ni
“réservoir ” ni
canalicules
excréteurs
individuels et sont directement recouverts par
la cuticule qu’ajourent des canaux poraires (C).
►Dans
une deuxième catégorie, dite classe
3,G3 (Schéma 2), les cellules font partie d’une
unité
glandulaire ; elles sont pourvues d’un “réservoir”,
cavité
extracellulaire
bordée de microvilli (microvillosités), et de canalicules
excréteurs
à disposition plus
ou moins complexe, accompagnés de cellules
canalaires, traversant la cuticule sus-jacente plane
ou invaginée.
Les canalicules excréteurs prennent
généralement naissance dans le réservoir par une
extrémité réceptrice fenestrée de sorte
qu’il existe bien, à ce niveau, un "appareil
terminal ” (end apparatus") tous trois apanage
des adénocytes tels
qu’on les connaît chez les Insectes.
Schéma
3 - Glande d'
Araignée classe 3 : trois adénocytes dont un en
détails
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Fig.1- Appareil terminal
d'Araignée Argyrodes
(coupe
transversale)
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Cr, portion réceptrice fenestrée ou crible du canalicule récepteur - D, canalicules excréteurs - G, dictyosome (Golgi) - M, mitochondrie - N, noyau -R, réticulum endoplasmique - T, appareil terminal - V, microvillosités (© A.Lopez M.E.T.) |
On
peut réserver le nom d’ “ appareil
cuticulaire ” à un ensemble qui exclue l’adénocyte mais
comporte : la
portion réceptrice, la portion conductrice et
une différenciation
tégumentaire de surface à
laquelle aboutit le canal.
Il
ne semble pas exister chez les Araignées
d’adénocytes évoquant les cellules glandulaires
classe 2 (Insectes : Termites).
Les Insectes
présentent par ailleurs des glandes épidermiques
possédant une
ultrastructure
élémentaire analogue à celle
des Araignées (Schémas
1,2), qui sont la source de
phéromones et
exercent une action intraspécifique,
parfois spectaculaire (Noirot
& Quennedey, 1974 ; Percy
&
Weatherston, 1974). En extrapolant ces données aux
Araignées, nous pouvons invoquer un rôle
de reconnaissance entre individus de même espèce, lorsque
les glandes existent dans les deux sexes et chez les
immatures : tel est celui que nous avons attribué aux glandes
segmentaires (dont l’organe rétrognathocoxal) de diverses
Araignées et
qui pourrait être aussi une fonction de la glande
labiosternale des Theridiosomatidae. Quand les
glandes
sont l’apanage
du mâle (glande
acronale,
glandes salivaires “sexuelles”, glande tibiale, appareil
épigastrique), ou, beaucoup plus rarement, de
la
femelle (glande rétrogonoporale), nous
pourrons inférer qu’elles
produisent une substance attractive pour le sexe opposé :
phéromone
incitatrice du type“releaser”
véhiculant un message
chimique, peut être odorant. Il
exercerait son
action en stimulant des sensilles olfactives dont
la nature et la localisation
doivent être précisées
(organes
tarsaux, chémorécepteurs
pédipalpaires).
La
présentation de tels organes sécréteurs,
inédits jusqu’à nos travaux ou
réinterprétés, est le but essentiel de
ce sous-site
Rappel anatomique général |
► une portion
antérieure, le prosoma (céphalothorax),
constitué lui-même
par une région
céphalique et
une région
thoracique formant
dorsalement une “carapace”
(“ bouclier ”),
montrant ventralement les parties buccales sur
la première, le plastron sternal sur
la seconde.
► une portion
postérieure, l' opisthosoma (abdomen) qu’unit à
la
précédente une zone rétrécie, le
pédicule (pédicelle) représentant
en fait le 1er segment
abdominal, impliqué dans l’équilibration.
Le prosoma porte des appendices
caractéristiques (Chélicères avec les crochets
venimeux), pédipalpes,
pattes
ambulatoires). Au point
de vue physiologique il assume
surtout l’
intégration
neuro-sensorielle (système
nerveux central), la
prise de nourriture
(pièces buccales, pharynx, intestin
antérieur), la
locomotion
(3
paires de pattes
ambulatoires),
une partie de l'activité
sexuelle (pédipalpes,
pièces buccales) et un rôle
glandulaire phéromonal,
surtout chez le mâle.
L'
opisthosoma,
dont les seuls appendices
apparents se réduisent classiquement aux filières ,
assume surtout, sur le plan physiologique des fonctions
végétatives :digestion
(intestin),
circulation (cœur, vaisseaux),
respiration (trachées,
poumons ou phyllotrachées),
excretion (tubes
de
Malpighi), reproduction, (voies génitales,gonopore)
et production de la soie (appareil
séricigène).
Ainsi constitué, le corps des Aranéides
présente des formes et
colorations
d'une diversité extraordinaire (Galerie photographique)
et qui
peuvent rivaliser sans peine avec celles de certains ordres d' Insectes
tels que les Coléoptères.
Fig. 2 - Heteropoda venatoria, Cameroun. Vue dorsale (© A.Lopez) |
A, abdomen - C, céphalothorax - Pa,
pattes ambulatoires -Pp, pédipalpes |
Liste
des organes présentés
|
Voici la liste des organes
nouveaux ou réinterprétés. Ils y sont
énumérés, grosso
modo, dans le sens
“ cranio-caudal ”. Beaucoup
d'entre eux, propres aux mâles, traduisent un extraordinaire
dimorphisme sexuel, rarement rencontré dans le monde animal.
PROSOMA
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I – Région céphalique |
1- Clypeus |
des Argyrodes
|
2 - Parties buccales |
La glande rostrale |
Les glandes gnathocoxales et leur dimorphisme sexuel (Leptonetidae, Linyphiidae, Araneinae) |
II– Région thoracique |
1 - Plastron sternal |
La glande labiosternale des
Theridiosomatidae
|
2 - Aire
rétrognathocoxale |
La glande rétro-gnathocoxale et autres glandes segmentaires |
III – Appendices prosomatiques |
1 - Chélicères |
Les glandes à venin |
2 - Pédipalpes |
Le tube séminifère et sa glande palpaire |
3 - Pattes ambulatoires |
La
glande tibiale des Lycosidae mâles |
OPISTHOSOMA
|
I - Pédicule
|
1- Les glandes et sensilles |
2 - Les "appareils stridulatoires" |
II
-Tractus génital
|
1-Le canal déférent (Telemidae ♂) |
2-La spermathèque (Telemidae ♀) |
III-Région
épigastrique
des
Araignées mâles
|
L'appareil
épigastrique
|
1- Les glandes
prégonoporales
|
2- Les autres glandes |
3- Les organes gonoporaux (sensilles) |
IV - Autres structures génitales (Araignées femelles) |
de Leptyphantes
|
V - Appareil
séricigène
|
Les
glandes à soie
|
VI
-
Glandes attractives des proies
|
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Liens externes
https://www.jean-marc-gil-toutsurlabotanique.fr/page/introduction-a-la-botanique/glossaire-botanique/glossaire/dimorphisme-sexuel.html
Bibliographie
Lecointre,G.
& H. Le Guyader, 2001 - Classification phylogénétique
du vivant. Belin, édit., Paris, 560 pp.
Lopez,A.,1986 (avec M. Emerit). - Actas X Congr.Int.Aracnol.Jaca/España,1986.II,p.25-40.
Lopez,1987.- Glandular Aspects of Sexual Biology in Ecophysiology of Spiders.W.Nentwig, edit., Springer-Verlag, p.121-132.
Millot,J.,1926.-
Suplt.Bull. biol.France et
Belgique, 8, 238 pp.
Millot,J.
1968.- Ordre des Aranéides in
Traité de Zoologie, P.P.Grassé édit., Masson, p.
589-743.
Noirot,
Ch. & A.Quennedey, 1974.-
Ann.Rev.Entomol.,19, p.61-80.
Noirot,
Ch. & A.Quennedey, 1991.- Annls
Soc.ent.Fr. (N.S.), 27(2), p.123-128.
Percy,J.E.
& J. Weatherston,1974.- Gland
structure and pheromone production in Insects in Birch,M.C.,
edit. Pheromones,
North-Holland
Pub.Comp., p.11-34.